
Comment mesurer l’impact environnemental d’une entreprise : Un guide détaillé
Dans le monde des affaires d’aujourd’hui, le développement durable n’est plus une option, mais une nécessité. Les entreprises sont de plus en plus conscientes de leur responsabilité envers l’environnement et cherchent des moyens de réduire leur impact environnemental. Cependant, mesurer cet impact peut être un défi. Dans cet article, nous allons explorer comment les entreprises peuvent mesurer leur impact environnemental de manière efficace et précise.

Identifier les aspects environnementaux
La première étape pour mesurer l’impact environnemental d’une entreprise est d’identifier les aspects environnementaux de ses opérations. Cela peut inclure la consommation d’énergie, l’utilisation de l’eau, les émissions de gaz à effet de serre, la production de déchets, et bien d’autres facteurs.
Chaque processus au sein de l’entreprise doit être examiné pour comprendre comment il affecte l’environnement. Soyez exhaustif en découpant votre organisation en unités qui ont les mêmes ordres de grandeur d'impact. Ensuite, à chaque unité ses entrées et ses sorties.
Il existe plusieurs outils pour le faire mais le plus simple est de matérialiser les flux en utilisant un diagramme visuel. Voici un exemple simple, basé sur la fabrication d'une chaise :

Dans cet exemple, les processus de cartonnage et de tissage sont inclus à l'entreprise. Ce n'est pas forcément votre cas, il y aura donc des flux à identifier chez vos fournisseurs et vos transporteurs.
Vous venez de caractériser les aspects de votre produit, de vos process, mais comment identifier les aspects de l'ensemble de l'entreprise ? La méthode reste la même, votre entreprise est un cumul des process qui la compose.
N'oubliez pas : la consommation électrique des activités de bureau, les carburants de vos véhicules de fonction, les déchets de votre cantine ou réfectoire, les rejets d'eau des process, les dégagements de produits chimiques s'il y en a, etc.
Catégoriser l’impact environnemental
Une fois que les aspects environnementaux ont été identifiés, ils doivent être catégorisés en fonction de leur impact sur l’environnement. Catégorisez vos impacts en prenant en considération le milieux de rejets. Les milieux peuvent être : l'air, l'eau, les sols, la biodiversité, les humains, le voisinage.
Une fois identifié le milieu, vous pouvez plus facilement comprendre l'impact de vos activités en estimant la sensibilité de chaque milieu. Tout va dépendre de vos rejets, de leur nature. Cette étape est relativement délicate mais vous permettra de comprendre vos interactions avec l'environnement.
On peut utiliser une méthode chiffrée, comme avec l'analyse environnementale, dont vous pourriez être familiarisé si vous possédez un Système de Management Environnemental exigé par l'ISO 14001. Sinon, vous pouvez aussi le catégoriser par un adjectif "fort", "moyen" ou "faible" par exemple.
A partir de cette donnée, vous pouvez construire un tableau de la manière suivante :

Collecter des données pour l’empreinte environnementale
La prochaine étape consiste à collecter des données sur l’empreinte environnementale de l’entreprise. Cela peut inclure des mesures de la consommation d’énergie, de l’utilisation de l’eau, des émissions de gaz à effet de serre, et de la production de déchets.
Ces données peuvent être collectées à l’aide de divers outils et technologies, tels que les compteurs d’énergie, les capteurs d’eau, et les systèmes de suivi des déchets. Il existe même des capteurs pour calculer les rejets de CO2 de vos véhicules de services et de fonction.
Attention à la fiabilité de vos données, c'est essentiel pour cibler les bonnes améliorations. Surtout que certaines données devront venir de vos fournisseurs, vos prestataires ou vos clients. Et évitez les additions de données telle que par exemple : "je consomme X électricité dans mon entreprise". Privilégiez les données par activité ou par secteur.
Indicateurs de conformité
Les indicateurs de conformité sont des mesures qui aident à déterminer si une entreprise respecte les réglementations et les normes environnementales locales, nationales et internationales. Ces indicateurs peuvent inclure le nombre de violations environnementales, le nombre de plaintes environnementales reçues, et le nombre de contrôles environnementaux réussis.
Pour les calculer, cela implique de faire une veille de la réglementation et des lois auxquelles vous êtes susceptibles de devoir répondre. Cette veille est stratégique en matière de RSE, les législations étant encore assez récentes pour certaines, vous allez devoir les surveiller régulièrement.
Indicateurs de performance environnementale
Ces indicateurs mesurent l’efficacité avec laquelle une entreprise utilise ses ressources et gère ses déchets. Ils peuvent inclure des mesures telles que le taux de recyclage, le taux de réutilisation des matériaux, et le taux de réduction des déchets.
Vous pouvez également facilement mesurer vos économies de matériaux lors des projets de modifications de vos process ou de vos flux. C'est aussi le cas avec les économies d'énergie et d'eau, ou encore les réductions de rejets atmosphériques.
Bien sûr, tout dépend de votre niveau de maturité et de la taille de votre entreprise ! Car attention à la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) pour laquelle les indicateurs sont normalisés et vous devrez y répondre. Cela ne concerne pas encore toutes les tailles d'entreprises mais plus vous vous y prendrez tôt, moins il sera compliqué de vous y conformer.
Zoom sur le calcul de l’empreinte carbone
L’empreinte carbone est une mesure des émissions totales de gaz à effet de serre causées directement ou indirectement par une entreprise. Elle peut être calculée en utilisant des facteurs d’émission standardisés et en tenant compte de toutes les sources d’émissions, y compris l’énergie, les transports, et les déchets.
L'empreinte carbone est une méthode normalisée de calcul qui convertit en Tonne Equivalent CO2 (TeqCO2) les différents gaz à effets de serre pour en mesurer l'impact. Chaque gaz n'a pas le même pouvoir de réchauffement, d'où la conversion.

L'empreinte carbone se découpe en 3 facteurs d'émissions distincts appelés scopes :
- Scope 1 : Ce sont les émissions directes : consommation de gaz, consommation des carburants des véhicules de l'entreprise, fuite de gaz des fluides frigorigènes, échappements des gaz de process.
- Scope 2 : Ce sont les émissions dues aux consommations de l'entreprise mais qui ne sont pas directement produites sur le lieu de l'activité : consommation d'électricité car la production implique du dégagement de CO2, consommation de chauffage de ville sont les deux sources principales.
- Scope 3 : Ce sont toutes les émissions indirectes liées à l'activité économique mais non produites ou consommées par l'entreprise : consommation de combustible fossile par les transporteurs, les salariés pour venir travailler, achats de services comme l'informatique et le stockage de données, achats de consommables produits à partir de GES, etc.
Pour aller plus loin, je vous invite à lire l'excellent article de Jean-Marc Jancovici sur l'empreinte carbone : Quels sont les gaz à effet de serre ? – Jean-Marc Jancovici

Mesurer l’impact environnemental d’une entreprise est une tâche complexe qui nécessite une approche systémique et rigoureuse. Cependant, avec les bonnes méthodes et outils, il est possible de quantifier cet impact et de prendre des mesures pour le réduire. En fin de compte, une entreprise qui comprend et gère son impact environnemental est mieux placée pour réussir dans l’économie verte de demain.
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