Définir une vision et des objectifs de développement durable

Avoir une vision claire et ambitieuse en matière de développement durable est essentiel pour guider les actions de l'entreprise. Cette vision doit refléter les valeurs de l'entreprise et son engagement à contribuer à un avenir plus durable. Elle doit également être communiquée de manière inspirante à l'ensemble des parties prenantes, afin de les mobiliser autour de cet objectif commun.

Cette vision doit s'inscrire dans une démarche globale de définition de la stratégie et donc être enrichie par les réflexions autour des sujets suivants :

• Quels sont les enjeux qui vont affecter mon entreprise immédiatement et dans les années futures ?
• Quelles sont les externalités négatives et positives de mon entreprise ?
• Quelles sont les législations applicables à mon domaine d'activité et comment elles affecteront ma stratégie ?

Ces trois points clés au moment de définir sa vision permettent d'intégrer toutes les dimensions de l'écosystème gravitant autour de l'entreprise.

En partant de la vision de l'entreprise, on va pouvoir en déterminer d'autres enjeux qu'il est possible de regrouper dans un outil nommé PESTEL.

• Politique : quels sont les enjeux politiques pouvant affecter l'entreprise et sa vision
• Économique : comment le tissu économique autour de l'entreprise peut l'affecter.
• Social : quelles conventions sociales, organisations, besoins et attentes peuvent l'impacter.
• Technologique : quels sont les enjeux technologiques ayant un impact sur l'entreprise.
• Environnemental : comment l'environnement influencera l'entreprise.
• Légal : quelles législations peuvent avoir un impact sur l'entreprise et ses activités.

Une fois la vision définie et les enjeux listés de manière exhaustive, il est important de la décliner en objectifs SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes et Temporels). Ces objectifs permettront de donner une direction claire à l'entreprise et de suivre concrètement les progrès réalisés. Ils doivent être alignés sur les principaux enjeux de développement durable identifiés par l'entreprise et couvrir différents domaines tels que la réduction de l'empreinte environnementale, l'amélioration du bien-être des collaborateurs ou encore le renforcement de l'engagement sociétal.

La définition d'une vision et d'objectifs ambitieux, mais réalistes, est une étape fondamentale pour s'assurer que les efforts de l'entreprise en matière de développement durable auront un impact significatif et durable. Elle permet également de fédérer l'ensemble des collaborateurs autour d'un projet commun et de donner du sens à leurs actions.

Avec une vision claire et des objectifs bien définis, l'entreprise a un bel avenir devant elle. Mais ce n'est pas suffisant pour avoir une politique alignée avec le développement durable. C'est mettre dans les mains du dirigeant le terreau fertile pour faire pousser un magnifique arbre.

Évaluer l'impact environnemental et social de l'entreprise

Avant de mettre en place une stratégie de développement durable, il est essentiel de réaliser un bilan approfondi des impacts environnementaux et sociaux de l'entreprise. Cela permettra d'identifier les principaux enjeux et domaines prioritaires sur lesquels l'entreprise devra se concentrer.

Ce bilan va devoir être construit sur des méthodologies précises pour être le plus pertinent et exploitable possible. Quelques méthodes à mettre en œuvre selon le contexte et les produits de l'entreprise :

• Analyse du cycle de vie produit ou service : cette analyse consiste à s'intéresser à l'ensemble de la chaine de valeur qui permet de délivrer le produit, mais aussi à sa fin de vie. Pour les services, c'est un peu différent, mais il est possible de l'appliquer également. 
• Bilan Carbone© réel ou prévisionnel : bien entendu, le choix du bilan carbone dépend de la maturité de l'entreprise. Mais effectuer ce bilan sur du prévisionnel, même s'il est plus complexe à prendre en compte, permet d'identifier rapidement des axes d'amélioration possibles.
• Évaluation des impacts sociaux : concrètement, cette analyse sert à vérifier différents domaines tels que : l'égalité homme femme, l'éthique, l'inclusivité, le bien-être au travail, etc. C'est une évaluation très intéressante pour plusieurs raisons dont la plus évidente est la fidélisation des salariés.
• Matrice de Double Matérialité : indispensable si l'entreprise souhaite obtenir une labellisation RSE, cette analyse s'attache à définir les externalités négatives de l'entreprise sur son écosystème (environnement, social, économique).

L'identification précise des principaux enjeux et domaines prioritaires d'action sera essentielle pour définir une stratégie de développement durable adaptée aux réalités de l'entreprise. Elle permettra également de fixer des objectifs ambitieux, mais réalistes, en fonction des impacts les plus significatifs. Cette étape d'évaluation est donc cruciale pour s'assurer que les efforts de l'entreprise seront concentrés sur les leviers les plus impactants.

Impliquer les parties prenantes dans la démarche

La mise en place d'une politique de développement durable ne peut se faire de manière isolée. Il est essentiel d'impliquer l'ensemble des parties prenantes clés, qu'il s'agisse des clients, des fournisseurs, des employés, des communautés locales ou encore des investisseurs.

Identifier ces parties prenantes et établir un dialogue constructif avec elles permettra de mieux comprendre leurs attentes, leurs préoccupations et leurs besoins en matière de développement durable. Cette coconstruction favorisera l'appropriation de la démarche par l'ensemble des acteurs et garantira sa pertinence et son adéquation avec les réalités du terrain.

Pour ce faire, il va être essentiel de définir précisément ses parties prenantes. Dans de nombreux cas, on se contente de termes trop génériques tels que "État" ou encore "Organismes normatifs". C'est insuffisant pour permettre d'adresser ses demandes. Il faut essayer d'y mettre à minima le nom des organismes, instances et organes représentatifs afin de faciliter la communication avec ces parties prenantes. 

De plus, impliquer les parties prenantes dans la définition et la mise en œuvre de la stratégie de développement durable permettra de bénéficier de leurs expertises, de leurs idées et de leurs ressources. Cela renforcera la crédibilité et la légitimité de l'entreprise dans sa démarche, tout en démultipliant son impact positif.

Mettre en place une gouvernance adaptée

Pour s'assurer de la réussite de sa politique de développement durable, l'entreprise doit mettre en place une gouvernance adaptée, avec des rôles et des responsabilités clairement définis.

Il est ainsi recommandé de désigner un responsable ou une équipe dédiée au développement durable, qui aura pour mission de piloter la stratégie, de coordonner les différentes initiatives et de rendre compte des progrès réalisés. Cette personne ou cette équipe devra bénéficier du soutien et de l'engagement de la direction générale, afin de disposer de l'autorité et des moyens nécessaires pour mener à bien sa mission.

Il est également utile d'intégrer des parties prenantes pertinentes et stratégiques au sein du processus décisionnel de l'entreprise. Quelles soient internes ou externes, elles permettent d'aborder sous un angle différent les avancées et les points de blocage que l'entreprise rencontre.

Par ailleurs, il est essentiel d'intégrer le développement durable dans les instances de décision de l'entreprise, telles que le comité de direction ou le conseil d'administration. Cela permettra de s'assurer que les enjeux de développement durable sont pris en compte dans les décisions stratégiques et opérationnelles de l'entreprise.

Cette gouvernance adaptée, avec des rôles et des responsabilités clairement définis, sera un gage de réussite pour la mise en œuvre effective de la politique de développement durable de l'entreprise.

Intégrer le développement durable dans les processus opérationnels

Une fois la vision, les objectifs et la gouvernance en place, l'entreprise doit s'attacher à intégrer le développement durable dans l'ensemble de ses processus opérationnels. Cela permettra de s'assurer que les pratiques de l'entreprise sont alignées avec ses engagements en matière de développement durable.

Cette intégration peut passer par la révision des processus existants, afin de les rendre plus durables. Par exemple, l'entreprise peut revoir ses pratiques d'achat pour privilégier des fournisseurs plus responsables, ou encore optimiser ses processus de production pour réduire son empreinte environnementale. L'adaptation des processus des ressources humaines peut aussi être un levier important, surtout pour les enjeux sociaux. 

Chaque entreprise étant différente au niveau de ses processus, il est difficile de dresser une liste exhaustive des sujets à adresser à chaque processus, mais voici un léger aperçu des possibilités : 

• Direction : gouvernance d'entreprise, gestion des investissements responsables
• Commerce : éthique des affaires, transparence des relations commerciales
• Production : réductions de consommation d'énergies, réduction des gaspillages, amélioration des conditions de travail
• Achats : achats responsables, respect du droit international, contribution à l'économie locale
• R&D / industrialisation : innovations durables, optimisation du cycle de vie produit, écoconception
• Maintenance : réduction de consommations d'énergie, réduction des déchets, utilisation de produits chimiques moins dangereux
• Logistique : maîtrise des chaînes d'approvisionnement, réduction du CO2 lié aux transports

Avec les indicateurs définis dans la stratégie de l'entreprise, il faudra les adresser aux différents processus en fonction des sujets traités par chacun d'eux. Cela concourt à la gouvernance d'entreprise, mais aussi à l'implication des salariés dans la stratégie.

Cette intégration du développement durable dans les processus opérationnels permettra de s'assurer que les engagements de l'entreprise se traduisent concrètement dans ses pratiques quotidiennes. Cela renforcera la crédibilité et la cohérence de sa démarche auprès de ses parties prenantes.

Communiquer et sensibiliser les collaborateurs

Les collaborateurs sont des acteurs clés de la réussite de la politique de développement durable de l'entreprise. Il est donc essentiel de les impliquer et de les sensibiliser à ces enjeux.

Cela passe tout d'abord par le développement d'une communication interne ambitieuse et engageante sur la stratégie de développement durable de l'entreprise. Cette communication doit permettre de faire comprendre les enjeux, de partager la vision et les objectifs, et de valoriser les initiatives et les progrès réalisés.

Au-delà de la communication, il est également important de former et de sensibiliser les collaborateurs aux bonnes pratiques en matière de développement durable. Cela peut prendre diverses formes, telles que :

• de la formation
• des ateliers
• des défis internes 
• des chantiers participatifs

Toutes ces démarches permettent de les outiller et de les impliquer concrètement dans la démarche.

Cette sensibilisation et cette implication des collaborateurs sont essentielles pour s'assurer que le développement durable devient une priorité partagée par tous, et que chacun peut contribuer à la réussite de la politique de l'entreprise.

Mesurer et suivre les progrès réalisés

Pour s'assurer de l'efficacité de sa politique de développement durable, l'entreprise doit mettre en place un système de suivi et de mesure des progrès réalisés. Nous avons déjà parlé des indicateurs plus haut dans cet article, je ne reviendrais pas dessus. Cependant, il est important de s'en servir matériellement, sinon c'est un tableau de plus noyé dans le pilotage de l'entreprise.

Il existe deux types d'indicateurs qui se classent en trois catégories :

• Indicateurs d'efficacité : appelés aussi KPI, ils suivent les performances et sont directement liés à la stratégie.
• Indicateurs de suivis : ils servent à contrôler le bon déroulement des activités tel que par exemple le suivi des plans d'actions.
• Indicateurs d'efficience : ils permettent de s'assurer que le niveau d'atteinte des objectifs ne se fait pas au détriment d'autres facteurs.

Les indicateurs de chaque catégorie peuvent être :

• quantitatifs : tonnes de CO2 émises, taux d'absentéisme, taux d'investissements responsables
• qualitatifs : niveau de satisfaction des salariés, niveau de satisfaction des parties prenantes externes, niveau d'intégration de la culture d'entreprise

Ces indicateurs de performance doivent ensuite être intégrés dans un tableau de bord de pilotage du développement durable, qui permettra de suivre régulièrement les progrès réalisés et d'identifier les domaines nécessitant des actions correctives.

La mise en place de ce système de suivi et de mesure est essentiel pour s'assurer que la politique de développement durable de l'entreprise atteint ses objectifs. Elle permettra également de communiquer de manière transparente sur les résultats obtenus, renforçant ainsi la crédibilité et la légitimité de la démarche auprès des parties prenantes.

Adapter continuellement la stratégie de développement durable

Le développement durable étant un domaine en constante évolution, il est important que l'entreprise soit en mesure d'adapter continuellement sa stratégie en fonction des résultats obtenus et des nouveaux enjeux émergents.

Cela passe tout d'abord par la prise en compte de l'évolution du contexte externe, avec l'émergence de nouvelles réglementations, de nouvelles attentes des parties prenantes ou encore de nouvelles technologies et innovations durables. L'entreprise doit donc rester à l'écoute de son écosystème et être en mesure de faire évoluer sa démarche en fonction de ces nouveaux enjeux.

Ensuite, il faudra faire une évaluation régulière de l'efficacité des actions mises en place. L'entreprise doit ainsi analyser les indicateurs de performance définis précédemment, identifier les réussites et les points d'amélioration, et ajuster sa stratégie en conséquence.

Cette capacité d'adaptation continue est essentielle pour s'assurer que la politique de développement durable de l'entreprise reste pertinente, ambitieuse et en phase avec les réalités du terrain. Elle permettra également de maintenir l'engagement et la mobilisation de l'ensemble des collaborateurs autour de cette démarche.

Collaborer avec les écosystèmes pour amplifier l'impact

Enfin, pour maximiser l'impact de sa politique de développement durable, l'entreprise doit s'ouvrir à son écosystème et collaborer avec d'autres acteurs. Souvent un frein par crainte de mauvaises surprises, c'est pourtant un élément essentiel qui permet de prendre de la hauteur.

Cela peut passer par l'identification d'opportunités de partenariats et de collaborations avec des clients, des fournisseurs, des associations, des collectivités ou encore d'autres entreprises. Ces collaborations permettront de mutualiser les ressources, les compétences et les initiatives, afin d'amplifier l'impact positif de l'entreprise.

L'entreprise peut par ailleurs s'impliquer dans des initiatives collectives, telles que des programmes sectoriels ou des coalitions d'entreprises engagées pour le développement durable. Cette implication lui permettra de bénéficier d'un effet de levier et de démultiplier son impact, tout en renforçant sa crédibilité et sa légitimité auprès de ses parties prenantes.

Cette ouverture à l'écosystème et cette collaboration avec d'autres acteurs sont essentielles pour relever les défis complexes du développement durable. Elles permettront à l'entreprise d'aller au-delà de ses propres limites et d'avoir un impact plus significatif sur les enjeux environnementaux et sociaux.

L'écosystème de l'entreprise est comme cette fleur, le cœur sans ses pétales ne donnera jamais un fruit.

En conclusion, un résumé de ces étapes peut se construire de cette manière :

1. Définir la vision de l'entreprise
2. Évaluer l'impact environnemental et social de l'entreprise
3. Établir des objectifs de développement durable
4. Impliquer les parties prenantes internes et externes
5. Élaborer un plan d'action pour atteindre les objectifs
6. Former et sensibiliser les employés à la durabilité
7. Communiquer les progrès et les résultats
8. Collaborer pour l'amélioration continue de la démarche

L'ensemble de ces phases, menées dans cet ordre, permettra de donner une nouvelle dimension à la stratégie d'entreprise et boostera les résultats sur l'ensemble des critères de réussite d'une démarche ESG (Environnementale, Sociale et de Gouvernance) efficiente et réussie. 

Je suis Gilles THEOPHILE, consultant en stratégie de développement durable pour les start-up et PME.

Ma raison d'être : transformer l'économie pour la rendre plus durable, respectueuse de l'environnement et des humains.

Pour assurer l'avenir de nos enfants, je mets mon expertise au service des entreprises engagées vers un futur meilleur.

Vous avez besoin d'un accompagnement pour définir votre stratégie ? Prenons rendez-vous !

Je répond à vos questions :

C'est quoi le développement durable en entreprise ?

Le développement durable en entreprise est le fait de mettre en place des pratiques durables, c'est à dire qui permettent à l'entreprise de vivre sans compromettre la capacité des générations futures et des autres entreprises à vivre. En gros, c'est consommer moins, de manière plus responsable et en prenant soin de la planète et des humains sans compromettre la pérennité de l'entreprise

Comment améliorer le développement durable en entreprise ?

Je vous donne 10 actions à mettre en place qui favorisent les pratiques de réduction de consommation ? Ce n'est qu'une liste, j'en ferais un article dédié ailleurs que dans cette FAQ. C'est parti !

1. Diminuez vos consommations d'énergies en favorisant les équipements moins gourmands
2. Pensez réemploi ! Ce déchet peut-il être une matière pour une autre des activités de l'entreprise ?
3. Basique mais efficace : réduisez vos consommations de papier
4. Proposez des alternatives de repas responsables à vos employés au moins une fois par semaine
5. Faites vous livrer des plats de saison et locaux au bureau, au travers d'un restaurateur qui utilise des modes de livraison écologiques (vélo, voiturette électrique, etc.)
6. Pensez covoiturage ! Une petite appli interne pour favoriser le covoiturage avec la localisation de points de RDV et la gestion d'une liste d'inscrits ?
7. Envoyez des e-mails seulement quand c'est nécessaire. Evitez les pièces jointes trop volumineuses quand c'est possible
8. Paramétrez vos équipements pour qu'ils ne s'allument que lorsque c'est nécessaire ! En production comme dans les bureaux c'est faisable

Quels sont les enjeux du développement durable pour les entreprises ?

Là aussi, je vais écrire un article complet pour ce sujet. Cependant nous pouvons déjà en citer quelques uns :

Limiter les risques liés à l'approvisionnement des matières, réduire les inégalités au sein de l'organisation, favoriser le recrutement des jeunes talents, réduire les risques légaux, réduire les risques liés à la sécurité des salariés, etc.

Les enjeux sont nombreux, tous les énumérer n'aurait de sens qu'avec les explications complémentaires.

Pourquoi le développement durable est une opportunité pour les entreprises ?

En plus des raisons que j'ai cité dans l'article, on pourrait rajouter plusieurs autres opportunités tels que la réduction de l'absentéisme, la réduction des risques de conflits sociaux, le développement de l'esprit d'innovation ou encore l'amélioration de la rentabilité.

La question du pourquoi est finalement évidente : c'est un gage d'une transformation positive à tous les niveaux. Le tout est de le faire correctement pour que vos salariés se sentent écoutés et valorisés car votre démarche tient avant tout sur eux.

J'accompagne les entreprises de moins de 250 salariés à mettre en place une stratégie de développement durable intégrée et pertinente sans surcoût et vous faisant gagner jusqu'à 15% de rentabilité !

Vous voulez avoir quelques conseils qui vous permettront d'intégrer le développement durable dans votre organisation ?

Je vous invite à télécharger mon guide gratuit pour vous aider à réussir économiquement en protégeant l'environnement et les humains !